Bonne retraite Serge !!
Au nom du père, du fils
Après 47 ans comme sapeur-pompier volontaire, l'adjudant Serge Vincent prend sa retraite ce 28 octobre et effectue sa dernière garde à Saint Ambroix le jour de ses 65 ans. Avant lui, son père lui avait montré la voie. Désormais son fils, Yannick prend le flambeau de cet atavisme.
« Mon intervention la plus marquante reste celle d'un jour de Noël où j'ai dû tenter la réanimation d'une petite fille en vain devant la famille. C'était sur la table la salle à manger, à quelques mètres des cadeaux qui étaient encore sous le sapin » se souvient encore l'adjudant Serge Vincent qui effectue ce vendredi 28 octobre sa dernière garde au centre de secours de Saint Ambroix. Il raconte ce mois passé sur les côtes bretonnes après le naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978. Il se remémore cette intervention pas comme les autres lorsqu'il arrive sur un accident de la circulation dont les victimes font partie d'une famille qu'il connaissait bien. Ce qu'il retient de ses 47 années au service des autres, « c'est l'ambiance quand on porte secours. Les gens vous reçoivent les bras ouverts. Il y a une vraie reconnaissance de notre travail. Cette semaine, je suis intervenu sur un arrêt cardiaque. Malgré le fait que nous n'ayons pas réussi à réanimer la victime, la famille nous a remercié pour tout avoir tenté ».
Des surprises pour lui rendre hommage
Serge Vincent s'est engagé chez les pompiers grâce à son papa, Emile. Il était aussi pompier volontaire. Il a ouvert la voie à une vocation familiale. Elle va se perpétuer après Serge puisque son fils Yannick (37 ans), étudiant en 3ème année d'infirmier, est pompier volontaire dans la même caserne. La boucle n'est pas fermée. Serge Vincent apprécie et il est très apprécié de ses collègues. Une figure de la caserne. Toujours volontaire. Pour les gardes, bien sûr mais pas seulement. Il bricole. Serge Vincent entretient les espaces verts. Il participe à la construction de la stèle en hommage aux pompiers disparus. Toujours prompt à donner un coup de main à l'amicale. Un jour c'est pour le loto. L'autre pour une collecte. Ses collègues lui rendent bien aussi. « L'amicale a beaucoup fait pour moi » dit-il. Alors ces derniers jours, les blagues et les surprises s'enchaînent pour dire « au revoir à Serge ». A partir d'une fausse intervention, toute la caserne lui a réservé une haie d'honneur devant les locaux de l'ancienne caserne. Tout un symbole. L'émotion spontanée s'est emparée de son visage « rigolard ». En 2017, Serge Vincent avait reçu « le volant d'or » pour avoir causé quelques petits incidents aux véhicules. Taquins les collègues de l'amicale. Le dernier déjeuner au centre doit se faire en présence du directeur. « Il monte exprès » indique, ravi, le chef de centre le Lieutenant Frédéric Dal Cerro. Ce dernier a tenu à ce que ce soit Serge qui lui remette la médaille de ses 30 ans de service. « J'ai connu 6 chefs de centre sur 7 » précise Serge Vincent. Les liens sont forts entre les deux personnes. Serge Vincent ne tarie pas d'éloges sur son chef de centre.
Il poursuit dans les rallyes automobiles
A présent à quoi vont ressembler les journées de celui qui a commencé à la sécurité civile à Brignoles à l'UIISC7 ? L'ancien agent de sécurité incendie de l'hôpital d'Alès envisage d'assurer la sécurité des rallyes automobiles. Une autre passion de ce papa de trois garçons. La sécurité du sport mécanique va l'emmener sur les routes de Corse, du Mont Blanc, des Cévennes et de la Lozère en autres. Il interviendra en cas d'accident avec son VSR et avant l'intervention des pompiers, pas à la retraite. Le porte-drapeau du SDIS 30 voit en son fils Yannick une forme de continuité de son parcours qui s'achève pile poil le jour de ses 65 ans. Pour la 4ème génération après son père, il rêve secrètement de voir arriver une petite-fille car « j'ai eu que des garçons. Il est temps de voir arriver des filles » dit-il avec malice.
Article, vidéo et photos : Jérôme Puech, service communication Sdis30
