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Une journée avec Horus


Horus, une surveillance aérienne tout l'été

L'avion Horus assure une surveillance aérienne les jours d'été à risque en matière de feu de forêts. Il détecte et guide les combattants au sol. Rencontre avec son pilote et son observateur.

 

12h15 : il est bientôt l'heure de prendre les airs depuis la base de la sécurité civile de Nîmes-Garons ce vendredi 17 juillet. Le capitaine Fabrice Voland est le pilote du jour mais aussi le chef de la cellule de reconnaissance aérienne et d'investigation aérienne au SDIS 30. Il est accompagné par le lieutenant Gilles Cabrol, au titre d'observateur. Cette mission est active entre le 15 juin et le 15 septembre. L'avion vole quasiment tous les jours et particulièrement lors des journées à risque en matière de feux de forêts. Un appel retentit. Pas le temps de déjeuner, direction Vauvert. Le Cessna vole rapidement au-dessus d'un feu  de chaume. Les forces au sol s'activent avec coordination. Gilles prend les photos avec son smart phone et les envoie illico au CODIS pour aider à comprendre l'incendie. Les échanges radio entre l'Horus, le CODIS et le chef de groupe permettent de circonscrire rapidement le feu. C'est une lutte tactique efficace. L'avion fera plusieurs fois le tour du théâtre d'opération ou « du chantier » selon le vocabulaire employé. A l'arrière, le vent et les manœuvres rendent les conditions de vol agitées.

 

13h15 : retour à la base pour une pause déjeuner. Je fais l'impasse pour ne pas risquer de vomir en plein vol. L'avion redécolle pour une mission en haute altitude visant à détecter le plus précocement possible des fumées suspectes dans les zones réputées à risque du jour. Le tour du Gard passe par St Hippolyte, Alès, Bagnols-sur-Céze, Avignon, Aramon et Vauvert. Un feu est aperçu au loin. Il concerne le département voisin et la commune d'Aigalières. L'information est transmise aux collègues. Un deuxième tour du Département est effectué dans un calme appréciable. Les nuages nos tutoient. La vue du bureau du jour est exceptionnelle. Le capitaine me signale : « vous comprenez pourquoi j'aime mon métier maintenant ? ». Une pause est réalisée sur l'aéroport d'Avignon afin de faire le plein de l'avion. Le vent souffle à 38 nœuds de quoi rendre l'atterissage et le décollage pas évident.

 

16h : un appel nous signale un feu possible sur la commune de Villeneuve-lez-Avignon en bord de route. Malgré tous nos efforts, rien n'est visible vu du ciel. Fausse alerte. Le tour du Gard se poursuit encore en toute quiétude. On fait même circuler des bonbons dans l'habitacle bien étroit.

 

16h30 : un appel au sol nous signale un feu sur la commune de Saussines dans l'Hérault. Horus et notre équipage arrivent au tout début de l'incendie d'un champ en bordure de route. Les forces au sol arrivent à la fois du Gard et de l'Hérault. Le feu se propage en plusieurs points en grande vitesse aidé par un vent violent au sol. Des CCF et des Angels interviennent rapidement guidés par Gilles Cabrol. L'expérience du sapeur-pompier parle. Il a l'habitude d'être chef de salle au CODIS. Le feu est maîtrisé très rapidement. Seulement 2 hectares semblent avoir brûlés. Une maison à proximité est sauvée. J'ai compté près d'une vingtaine de tour avec un angle approprié côté droit. J'ai un peu mal au cœur. Je mesure toute l'utilité de la mission Horus ainsi que l'efficacité des échanges entre le sol et l'avion. C'est très impressionnant.

 

18h : retour à la base Nîmes Garons pour une nouvelle pause. Un nouvel appel requiert la présence de l'équipage de l'Horus sur un feu de pinède à Nîmes, quartier Valdegour. Je décide de laisser mes deux complices du jour pour me rendre sur place afin de faire des images au sol. En voiture, j'observe l'Horus s'approcher timidement et pour cause, l'avion Milan va larguer une partie de sa cargaison pour éteindre le feu. Les forces au sol finissent dans le calme d'éteindre le feu alors que la Police Nationale veille et protège les pompiers de la population et des curieux, à distance.

 

19h30 : l'équipage entre une dernière fois à la base pour achever sa mission du jour. Une journée bien remplie qui en appelle bien d'autres dans l'été. Le dimanche suivant, l'incendie de Générargues va marquer le week-end avec près de 20 hectares partis en fumée et 108 largages aériens.

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Les chiffres à retenir :

6 pilotes et 12 observateurs sont affectés à ce service Horus

Le capitaine Voland comptabilise 1800 heures de vol

L'avion vole entre 13h et 20h tous les jours de l'été si besoin

20 ans que la mission Horus existe dans le Gard

Valeur de l'avion : 120 000 euros environ – L'avion est loué par le SDIS 30

 

Vidéo: 3 questions au Capitaine Fabrice Voland, responsable de la cellule de reconnaissance aérienne du SDIS 30 https://www.youtube.com/watch?v=Vtq6krc7uFo

 

Article, vidéo, photos : Jérôme Puech, Service communication