Bilan Mission de l'ESCRIM à Mayotte
Au mois de février, L'ESCRIM a été déployé suite à une décision de la cellule interministérielle de crise sur le département de Mayotte afin de soulager ce dernier dans sa lutte contre la COVID.
Pour cela un ERE à été envoyé sur place dès le 10 février afin de définir avec les autorités locales (préfet, ARS) les modalités d'engagement : type de détachement, lieu d'implantation, mission affectée…
Suite à cette mission la CIC a validé l'engagement de l'ESCRIM en mode Flash avec 35 personnes.
La décision a été d'implanter l'ESCRIM au sein des locaux de l'hôpital de Petite Terre sur la commune de Dzaoudzi. Petite Terre est une ile située en face de l'ile principale (Grande Terre), ne disposant pas de structure sanitaire de référence et atteignable uniquement en bateau (20 minutes de traversée).
Cet hôpital, en cours de construction, était en partie réceptionné lors de l'arrivée de l'ESCRIM. Il a été ouvert à la population de façon plus complète grâce à la présence de l'ESCRIM.
Le premier détachement sur place a été conduit par le Lt-Col Cherbetian du SDIS 30 et le Dr Arnaud comme médecin chef.
Le premier détachement composé de personnels des FORMISC (USC1, USC5 et USC7) et des SDIS 30, 68 .13. 14. 69 et 74 a quitté la métropole le 23 Février.
Une relève composée des personnels des SDIS 30.06.31.31 et 68 et de FORMISC (USC7) a eu lieu le 8 Mars. Cette relève comportait le chef de détachement (Lt Col Bejuit USC7 et DR Agopian Médecin chef).
Le premier patient a été accueilli au sein de la structure le 26 Février, soit deux jours seulement après l'arrivée sur place des personnels et du matériel.
Il est à noter l'importance du travail effectué par les premiers médecins chef et chef de détachement auprès des autorités locales (préfecture, ARS, CH Mamoudzou, SAMU, Urgences…).
La structure composée de deux filières COVID/ Non COVID comportait :
Une zone extérieure de tests effectués pour tous les patients de plus de 11 ans,
Un box d'accueil pour l'infirmière d'accueil et d'orientation,
Une zone de déchocage (2 lits)
2 lits de soins continus,
Un box de déchocage covid,
Un box pédiatrique,
Un box de chirurgie,
Un box de traumatologie,
Plusieurs box de surveillance médicale.
Un SMUR armé par les médecins et infirmiers de l'ESCRIM et déclenché par le SAMU.
Un laboratoire pour effectuer les examens sanguins de première nécessité,
Une zone d'imagerie (radiographie et échographie).
Le bilan médical de la présence de l'ESCRIM est le suivant (Premier patient le26/2, dernier patient le 22/03) :
729 patients ont été pris en charge.
46 de ces patients étaient dans un état grave avec pour certains un pronostic vital engagé à très court terme et pour lesquels la présence de l'ESCRIM a été décisive sur le plan vital (plaie par arme blanche, traumatologie, détresse respiratoire, infarctus du myocarde…).
Aucun décès n'a été a déploré lors de la présence de l'ESCRIM en son sein.
48 patients COVID ont été pris en charge dont 14 dans un état critique.
61 patients ont bénéficiés de soins dans le box chirurgical (sutures, abcès…),
80 patients ont été évacués par barge ou par hélicoptère sur le CH Mamoudzou, 18 ont été hospitalisés sur l'hôpital de petite terre après stabilisation pat les équipes de l'ESCRIM.
Le SMUR armé par les personnels de l'ESCRIM est intervenu 26 fois avec des patients adressés majoritairement sur petite terre mais quelques-uns vu leur état de gravité ont été directement évacués après régulation du SAMU.
Ce bilan est à compléter par les éléments suivants :
Même si le nombre de COVID pris en charge peut sembler faible, l'action de l'ESCRIM a permis de soulager l'hôpital de Mamoudzou dans un contexte médicalement tendu et dans un territoire difficile d'accès.
L'ESCRIM a bénéficié d'un très bon accueil de la part des professionnels de santé locaux (SAMU SMUR, urgences, spécialisées). Ceci est à mettre au crédit des premiers médecins chefs et chef de détachement. Ceci a facilité les relais hospitaliers tant pour les urgences courantes que pour les spécialités. La population locale a fortement apprécié notre présence et nous avons reçu de nombreux messages et témoignages de sympathie.
Les principales pathologies rencontrées ont été :
-Le COVID avec transfert des patients instables susceptibles de décompenser,
-La pédiatrie avec un nombre conséquent d'accidents domestiques (brulures notamment),
-Des pathologies liées à l'état sanitaire (abcès à staphylocoques),
-La traumatologie (AVP).
La relation avec les personnels locaux de l'hôpital de Pamanzi a été excellente. Ces personnels ont été associés aux points médicaux quotidiens puis progressivement intégrés dans nos équipes soignantes. Cette intégration a permis d'assurer le relai par les équipes soignantes locales qui se sont approprié les locaux, la structure et son fonctionnement avec notre aide.
Ainsi outre l'aide apportée dans le contexte du COVID à l'hôpital de Mamoudzou (Grande Terre, notre présence a permis de concrétiser l'ouverture de l'accueil de patients sur l'hôpital de Petite Terre.
L'ensemble de la mission a été apprécié par les autorités (élus, SDIS, sanitaires et préfectorales) que nous avons rencontrées avant notre départ et qui nous ont exprimé leur totale satisfaction.
Compte rendu : Docteur Michel Agopian/Médecin Chef du 3SM - Photos : Détachement ESCRIM/Joris Canovas/Correspondant audiovisuel 30 - Publication : Com Sdis 30
